Mark Dion rend hommage au paysage d'Herbricht pour le projet Art-sur-Meuse
Le nom du premier artiste de renommée internationale à participer au projet Kunst aan de Maas (Art-sur-Meuse) est désormais connu. L’artiste américain Mark Dion créera dans la commune belge de Lanaken un arbre de vie composé d’animaux et d’objets évoquant les paysages environnants. L’œuvre devrait être achevée pour le 30 juin 2022 au plus tôt. Par ailleurs, la première œuvre de Benjamin Verdonck pourra être admirée à la chapelle de Boyen (Dilsen-Stokkem).
Lanaken accueille Mark Dion
L’artiste Mark Dion (New Bedford, Massachusetts, 1961) n’en est pas ici à son coup d’essai. Il est internationalement acclamé pour son travail axé sur l’écologie et la perception de la nature.« Le projet Kunst aan de Maas (Art-sur-Meuse) est déjà riche d’un beau parcours. Nous avons là une manière idéale de rapprocher l'art et la nature. Les visiteurs belges et étrangers qui se rendent dans la vallée de la Meuse restent à chaque fois sans voix face aux œuvres remarquables installées dans des lieux tout aussi impressionnants et souvent symboliques, comme l'église transparente de Borgloon. Aujourd'hui, pour la première fois, nous passons à la dimension internationale. Grâce à l'œuvre de Mark Dion, nous faisons littéralement venir le monde dans le Limbourg afin de montrer le Limbourg au monde entier », explique la ministre flamande du Tourisme Zuhal Demir
C’est donc en parfaite connaissance de cause que le comité de sélection artistique a tenu à choisir cette œuvre de Dion qui s’inscrit parfaitement dans l’ADN du projet. Elle est par ailleurs totalement en lien avec le paysage d’Herbricht et ses alentours, dominés par la vallée de la Meuse et la présence du fleuve. Remarquons d’ailleurs qu’en juillet dernier, ce lieu servit littéralement de refuge pour les animaux fuyant les inondations. Le Tree of Life de Mark Dion n’en est donc que plus symbolique. Marino Keulen, bourgmestre de Lanaken, et Dominique Terwingen, échevin de la culture n’hésitent pas à le dire : « S’agissant d’art en plein air, il y a encore beaucoup à faire en Flandre. Enrichir l’espace public est un aspect de la politique que nous avons envie de promouvoir à Lanaken. C’est pourquoi nous sommes très fiers que Mark Dion ait été choisi à Herbricht – c’est un choix prometteur et bénéficiant d'une grande visibilité. Pour ses habitants et pour les amoureux de la nature, ce hameau est aujourd’hui une espèce de Jardin d’Éden. L’arbre symbolique de Mark Dion met encore plus en valeur la beauté des lieux ».
Mark Dion a accepté l’invitation et conçu une impressionnante sculpture de près de 8 mètres de haut. Elle représente un arbre de vie composé d’animaux, d’insectes et d’objets trouvés dans les environs immédiats de l’œuvre. L’arbre, riche de sens, permet également au visiteur de se faire sa propre interprétation. On peut le voir comme une généalogie subjective de l’évolution, un arbre de vie mythologique reliant le ciel, la terre et le monde souterrain, ou autre chose encore. Pour le choix des animaux et des insectes représentés, l’artiste a pris en considération aussi bien les espèces jadis présentes dans la vallée de la Meuse – comme l’esturgeon ou encore le mosasaure –, mais aussi celles qui y vivent encore aujourd’hui comme le castor ou l’iconique cheval Konik. Ils ont une valeur naturelle et symbolique pour la région. Quant à la nature de la relation entre ces différents animaux, elle est laissée à l’imagination de chacun.
Petits gestes et grand impact
Pour Art-sur-Meuse, Benjamin Verdonck explore la vallée de la Meuse au fil de ses promenades. Chemin faisant, il recueille des objets qui disent quelque chose de la région : des pierres, des graines, des emballages en plastique ou encore des bijoux perdus. Il traite ces objets du quotidien comme des espèces de reliques qu'il présente de manière tout à fait particulière dans diverses chapelles de la vallée de la Meuse. Ces collections débouchent sur des réflexions approfondies concernant le rapport entre l’homme et la nature. La collection de trouvailles de Verdonck ne cesse de s’enrichir au fil de ses promenades dans la région. Il les utilise pour concevoir de nouvelles séries que l'on pourra prochainement découvrir dans la chapelle Sainte-Rita du domaine de Sipernau ainsi que dans l'église-musée Saint-Pierre d'Oud-Rekem.
Informations pratiques
Kunst aan de Maas (Art-sur-Meuse) est une initiative de Z33, Maison d’Art Actuel, Design & Architecture (Hasselt) et Le Paysage régional Campine et Pays de la Meuse (Regionaal Landschap Kempen & Maasland).
Le projet bénéficie du soutien financier de la Flandre, en particulier de Toerisme Vlaanderen et du Fonds Culturele Infrastructuur (FoCI), De Vlaamse Waterweg ainsi que des 5 communes de la Meuse flamande (Kinrooi, Maaseik, Dilsen-Stokkem, Maasmechelen et Lanaken). Il est réalisé en coopération avec de nombreux intervenants actifs dans la vallée de la Meuse.
Pour cette première présentation du travail de Benjamin Verdonck, nous remercions la fabrique d’église Sainte-Elisabeth à Stokkem et la ville de Dilsen-Stokkem. La chapelle de Boyen est ouverte tous les jours de 9 à 17 heures.
BIO Mark Dion
Mark Dion est né en 1961 à New Bedford, dans le Massachusetts. Il vit et travaille à Copake dans l’État de New York. Dans son œuvre, il porte un regard critique sur notre compréhension de la nature et de l’histoire. Mark Dion est notamment connu pour ses spectaculaires cabinets de curiosités qui remettent en question la distinction entre les connaissances scientifiques « objectives » et les approches « subjectives », comme dans l’œuvre intitulée « The Accused » (2020) créée pour la Verbeke Foundation. Ces trois dernières décennies, il a réalisé de nombreuses œuvres d’art dans l’espace public, dont « The Amateur Ornithologist Clubhouse » (2016) à Essen et « Den » (2012) en Norvège. L’œuvre de Mark Dion a récemment été présentée dans des expositions individuelles, notamment au Storm King Sculpture Park, Cornwall, NY (2019), à la Whitechapel Gallery, Londres (2018), à l’Institute of Contemporary Art de Boston (2017) et au Museum De Domeinen à Sittard (2013).